Afin d'améliorer la navigation, l'Etat acquiert à partir de 1841 et jusqu'en 1857 des terres entre Fillé et Roëzé pour plus de 40000 F. Ces achats coupent des terres du moulin.
Le 14 Décembre 1846 eu lieu la décision administrative de la construction du canal de FILLÉ dont la fin des travaux se situe fin 1859, début 1860. En 1848 débutent les travaux et le cours de la Sarthe s'est donc trouvé profondément modifié dans notre secteur avec l'ouverture du canal long de 5 kilomètres reliant FILLÉ à l'écluse de Roëzé.
Extraits des Données chronologiques sur l'histoire de Fillé sur sarthe remises par Pierre Gouet au Maire de Fillé (Pierre Gouet 2005/2006).
L'entrée du canal se présente devant le moulin du XVI° - devenu aujourd'hui MOULIN DE CYPRIEN - et les bâtiments de la ferme ont été sérieusement amputés d'une partie des pièces d'habitation pour creuser ce fameux canal. On distinguait très bien avant sa rénovation l'endroit même où les pièces d'habitation avaient été sectionnées. Le canal de dérivation permet donc de supprimer les chutes de Fillé et de la Beunêche.
Quelques 100 mètres plus loin, un pont de pierre enjambe le canal pour permettre l'accès aux îles et au château de la Beunêche situés à la limite de la commune voisine de Roëzé.
Avant guerre, le canal a amélioré la traction des péniches tirées par des chevaux.
Désormais, le sentier de halage n'est plus qu'un sentier pédestre très apprécié de promeneurs et sportifs. Suivant les saisons et les heures du jour, la lumière filtre à travers le feuillage et le cheminement du halage nous fait découvrir une nature si belle aux portes de la ville.
Illustration empruntée à l'ouvrage : Les empereurs romains
En 1848, débutent les travaux du canal et l'on découvre en creusant près de la Sarthe une médaille romaine en bronze d'un empereur romain Lucius Aurelius Verus (130/169).
Dans le bulletin de la Société d'Agriculture, des Sciences et des Arts (1848/1849) de la Sarthe (huitième tome), au chapitre des MÉDAILLES ROMAINES DÉCOUVERTES A DIFFÉRENTES ÉPOQUES DANS NOTRE DÉPARTEMENT, Monsieur DESJOBERT, membre de cette Société nous précise qu'il s'agit en fait d'une médaille romaine de LUCIUS, VERUS, l'Auguste, l'Armeniaque, le Parthique, le Grand....
Il nous précise également que la tête de LUCIUS VERUS est laurée et que le revers de cette médaille nous transmet le souvenir de la conquête du pays des PARTHES par LUCIUS VERUS sous la figure d'une femme assise à terre, attachée à un trophée avec comme légende : TR, POT, V. IMP, III Cos II.
Il note aussi que cette médaille est de bonne conservation et qu'elle appartient à Monsieur DE VAUGUYON, propriétaire à FILLÉ-GUÉCELARD où elle a été trouvée.
Etait-ce cette découverte qui allait alimenter jusqu'à nos jours la fameuse rumeur selon laquelle un "trésor" existait dans le sol de la plaine longeant la Sarthe auprès du site du moulin ? En tous les cas c'est ce qui expliquait la réticence du dernier propriétaire à le vendre à la commune... Mais lors de l'aménagement de ce terrain devenu au début du nouveau millénaire - en 2007 - la plaine de Loisirs actuelle - point de découverte, point de médaille donc point de trésor !
photo : NUMISMATIQUE EPOQUE ROMAINE
médaille romaine de l'empereur LUCIUS VERUS
Le 26 Juillet 1875, eut lieu le sauvetage du sieur Chalubert, cantonnier des Ponts et Chaussées, tombé dans le canal et le 3 Février 1877, à la suite d'un incident, le gendarme Chenet disparaît dans la Sarthe.
Le 8 Mai 1881, le Maire donne lecture d'une pétition adressée au Conseil Municipal par les habitants des Isles se plaignant des inondations successives et de l'inertie de la Municipalité à y remédier.
Ces deux paragraphes sont extraits des Données chronologiques remises par Monsieur Pierre Gouet au Maire de Fillé (Pierre Gouet 2005/2006).
En juillet 1866, procès-verbal adressé pour approbation au Maire de Fillé-Guécelard suite à une demande de création d'un barrage pour l'installation d'un lavoir avec voie d'eau - document Mairie de Fillé -
LES CHAUSSEES DES MOULINS
Des travaux ont été entrepris par la Société Royale des Arts et du Mans pour rendre la Sarthe navigable du Mans jusqu'à son embouchure ; ci-dessous, copie de la premier page de l'ouvrage récapitulant les travaux sur les chaussées des moulins de la Sarthe :
extrait d'un ouvrage de A.P. LEDRU écrit en 1820
sources : BNF.Fr Gallica ci-dessus et ci-dessous :
(extraits ci-dessus des pages 55 et 56)
"Nous avons déjà dit que la Sarthe était navigable de Malicorne jusqu'à son embouchure : voici les difficultés que présente, et les travaux que réclament cette navigation du Mans à Malicorne, la longueur totale de cette dernière distance est de 47,515 mètres et la pente de 14 mètres 77 centimètres, ce qui fait, à peu près, 27 lignes par 100 toises. La pente est assez uniforme sur toute la longueur et elle ne souffre d'altération que par les atterrissements qui se sont formés en plusieurs endroits ; mais pour peu que l'art seconde la nature, on aura bientôt surmonté ces difficultés et, quoique les bateaux, qui remontent à Malicorne, tirent jusqu'à un mètre, 62 centimètres d'eau, on peut assurer qu'il sera facile de leur donner toute celle dont ils ont besoin pour aller jusqu'au Mans. Il suffirait de déblayer les principaux attérissements, de refaire quelques nouvelles chaussées (*) qui ont anciennement existé, enfin, de réparer, celles qui ont besoin. Ces exhaussemens (sic) se feraient sans inconvénient attendu que les rives sont constamment de 90 à 192 centimètres au-dessus du niveau ordinaire de la rivière ; ce qui donnerait la facilité de retenir des eaux suffisantes pour la dépense journalière des bateaux, sans nuire aux terres riveraines, comme cela arrive fréquemment dans les autres rivières navigables"
(
*)
chaussée : ouvrage maçonné submersible en travers d'une rivière avec une partie supérieure appelée déversoir. Cet ouvrage permet d'amener l'eau vers le moulin.
En marge des explications ci-dessus, le narrateur a annoté les données suivantes : "La Sarthe, il y a plusieurs siècles (sic) était navigable jusqu'au Mans ; outre les chaussées des moulins actuellement existantes, on en comptait d'autres construites avec art, pour élever suffisamment le niveau de l'eau et permettre aux bateaux le passage dans les gués, formés au-dessus de chaque moulin, par la chute de l'eau qui creuse à cet endroit le lit de la rivière, et dépose à cent ou deux cents toises plus loin, les terres et le sable qu'elle a entraînés. Pour obvier à cet inconvénient, on avait construit au-dessus de chaque gué, des écluses qui furent abandonnées vers la fin de l'an 1500. On trouve encore dans divers endroits les fondemens (sic) de ces chaussées, au nombre de quinze : Je n'ai pu découvrir en quel temps elles ont été établies, mais un vieux titre m'apprend qu'elles étaient placées :
- aux îles de la Couleuvre, vis-à-vis de Sanistas ;
- vis-à-vis les prés de Bouches-de-l'Huisne ;
- aux îles de Saint-Georges-du-Plain, au-dessous du Gué du Large ;
- aux îles d'Arnage où les religieux de la Couture avaient alors un moulin à blé ;
- encore dans les basses eaux, les pieux de la chaussée, qui prit, ainsi que le pré aboutissant, le nom de l'Entrepreneur ;
- Au-dessous du moulin de Fillé, dans un endroit nommé les Petites Iles ;
- A l'endroit de la Grande courbe, au-dessous du moulin de la Beunêche ;
- A la ferme de Jouanet, entre les moulins de la Beunêche et Roezé....
- ...."
Un autre ouvrage de la Bibliothèque Nationale de France concerne l'annuaire de 1857 publié par le Comité du Cercle des conducteurs des Ponts-et-Chaussées et des Gardes-mines et l'on voit à la page 158 que sur la Sarthe et la Mayenne, Monsieur Pozzo di Borgo y était navigateur basé à Fillé-Guécelard.
extrait page 158 du Comité du Cercle des conducteurs des Ponts-et-Chaussée - annuaire de 1858 sources : BNF.Fr Gallica
GENS DE RIVIERE
Sur la Sarthe comme sur la Loire et tous ses affluents, le trafic fluvial était important et exigeait beaucoup de main-d'oeuvre. Tous ces mariniers étaient souvent des "personnages" parlant fort à la faconde facile et joyeuse. Leur métier était dur aussi ils étaient dur à l'ouvrage. (j'ai lu beaucoup d'ouvrages sur les Mariniers de Loire car parmi les ancêtres de G. CHOISNET, on compte de nombreux mariniers de Loire basés à St-Jean-de-la-Croix près des Ponts-de-Cé Maine-et-Loire).
Bref, en 1998, soit cent cinquante ans après le percement du canal, on décide de faire revivre LA ROUTE DU CIDRE....
Le Long de la sarthe et du canal existe un chemin de halage comme le long de toutes les rivières de France, le halage était un mode de traction terrestre des péniches et nécessitant pour cea un chemin dégagé longeant les voies d'eau, nommé "chemin de halage".
Bien qu’ils n’en aient plus la fonction, les anciens chemins de halage sont toujours désignés comme tels. Le chemin de halage le long de la Mayenne est de 85 kms et l'un des plus longs de France.
La législation est toujours en vigueur qui stipule qu'afin de garantir l'intégrité des chemins de halage, dans l'intérêt des mariniers, les propriétés riveraines du domaine public fluvial sont grevées d'une servitude de halage (espace de 7,80 mètres en bordure du cours d'eau). La circulation des automobiles sur les chemins de halage est de ce fait en principe interdite et passible d'une contravention de grande voirie. Malgré le développement de la motorisation des bateaux, la servitude subsiste, mais pour l'agrément des promeneurs.
Une manifestation qui s'est déroulé du 4 au 12 Avril 1998 a rendu hommage à une tradition de transport de marchandises par fleuves et rivières, en l'occurrence : le transport du cidre par futreaux sur la Sarthe.
Mariniers d'eau douce à vos amarres ! Sur la Sarthe, la Mayenne et l'Oudon, la première "Route du Cidre" a ouvert en fanfare la saison touristique et fluviale 1998.
le samedi 4 Avril 1998, deux flottilles amarrées l'une au port du Mans, l'autre au port de Laval ont quitté simultanément ces deux ports pour converger vers ANGERS : une semaine de dégustations, de découvertes, le long du plus grand domaine de rivières navigables de France.
En association tourisme fluvial et cidre fermier, les organisateurs du Syndicat Intercommunal du Bassin de la Maine ont choisi la convivialité pour valoriser le patrimoine régional. Partis du Mans et de Laval, cinq anciens bateaux de Loire et une péniche ont animé ces croisières afin de faire la promotion des loueurs de bateaux ainsi que celle des communes traversées. Ce fut aussi une manière de renouer avec le glorieux passé de la marine fluviale et de faire partager cette ambiance festive au fil des étapes.
Dans le sillage des mariniers, François Ayrault fut le capitaine de la "Route du Cidre" en naviguant sur le "Fleur de Pontille", une gabarre en chêne de 15m construite sur un modèle du XVIII° siècle. Rabelaisien dans le corps et dans l'âme, ce maquettiste de talent et insatiable collectionneur voulait faire revivre la navigation traditionnelle. Il aime faire partager, au gré des escales, son étonnante culture fluviale et maritime. Comme la Loire, l'Oudon ou la Mayenne, la Sarthe a vécu les heures prospères des gabares, des trains de halage, des chalands et des vapeurs. A Cheffes sur Sarthe comme à Châteauneuf sur Sarthe, à la Maison de la Rivière, on remonte le courant, deux siècles en arrière pour faire revivre aux passionnés l'univers des mariniers : entre les manœuvres des portes marinières, les conflits avec les meuniers et la bataille perdue contre le ballast !