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    En 1804, Napoléon Bonaparte se fait sacrer empereur des Français sous le nom de Napoléon 1er.

    Homme d'État français, il est d'abord et avant tout un militaire. Déjà en 1793, il devint Général dans les armées de la Première République Française. Après sa promotion de général en chef, il entreprend la campagne d'Italie entre 1796 et 1797, puis la campagne d'Égypte entre 1798 et 1801, puis les campagnes s'enchainent avec la désastreuse campagne de Russie. . Il doit sa très grande notoriété en Europe à son habileté militaire récompensée par de nombreuses victoires et son ambition se traduit par des guerres très meurtrières. En 1805, la Troisième coalition (la Russie, l'Autriche, le Royaume de Naples et le Royaume Uni) se forme en Europe contre Napoléon. Acheminant, la Grande Armée en Autriche, il s'assure une brillante victoire contre l'Autriche à la Bataille d'Austerlitz (décembre 1805).  De 1792 à 1815, la France connut plus de vingt ans de guerres quasi ininterrompues. Vingt ans de sacrifices supportées et de souffrances endurées par les "grognards".

    Fillé-Guécelard sous le premier et le second empire.

    Dès son arrivée au pouvoir, Napoléon avait pensé puiser dans les réserves que constituaient les Hospices d'enfants trouvés (voir article "Le curé de la paroisse se rebelle - la chouannerie ..." mais la mortalité était telle qu'il du renoncer à cette idée. Le soldat impérial se recruta donc par la conscription. Pendant la durée de son règne, il appela sous les drapeaux plus de 1,6 millions de français (extrait https://www.histoire-pour-tous.fr/histoire-de-france/2502-la-vie-quotidienne-des-soldats-de-napoleon.html).

    Quelques malheureux de ces soldats de l'Empire étaient natifs ou sont morts à Fillé :

    Un Filléen, Jean Brillon, fusilier au 11° RI de Ligne, est décédé vraisemblablement pendant la guerre contre la troisième coalition sous le règne de Napoléon. Il est décédé à l'Hôpital de Brescia (Italie) le 12 Octobre 1807 et son acte de décès a été transcrit en Mairie le 10 Juin 1808 (ci-joint extrait) :  

    "L'an Mil huit cent huit, le dix du mois de juin par devant nous Maire Officier de l'État Civil de la commune de Fillé-Guécelard, canton..... , sont comparus MM. ... lesquels ont été requis par nous pour être présentés à l'Enregistrement de l'acte 6°.. de décès dont la teneur suit, suivant l'extrait, et après relatté de Jean Brillon, Fusilier du onzième Régiment d'Infanterie de Ligne du Quatrième Bataillon Sixième Compagnie, conscrit de Mil huit cent huit, né à Fillé-Guécelard, canton de la Suze, Département de la Sarthe, enrôlé pour lui-même, décédé à l'Hôpital Militaire de Brescia le douze octobre Mil huit cent sept, n° ... du matricule suivant le dit extrait signé par Leroux, économe dudit hôpital, lu et approuvé par les membres du Conseil d'Administration ....".  

    Un second filléen, Jean Beucher, également fusilier au 56° RI de Ligne, décédé à l'hôpital de Lyon le 6 janvier 1809 de fièvre : (ci-joint, extrait de l'acte transcrit le 24 Septembre 1809 :

    "L'an Mil huit cent neuf, le 24 Septembre, par devant nous.... Sont comparus MM... requis par nous de signer le présent acte mortuaire suivant un extrait délivré à Lyon le 6 Janvier Mil huit cent neuf du nommé Jean Beucher fusilier au 56° Régiment d'Infanterie de Ligne, 2° Bataillon âgé de trente ans, natif de Fillé, arrondissement du Mans, Département de la Sarthe, entré audit hôpital le 31 Décembre Mil huit cent Huit, est mort d'une fievre. Je soussigné, contrôleur économe dudit Hôpital certifie ....".

    Un autre soldat de Fillé-Guécelard, Joseph Grosbois, également Fusilier de la 1ère Compagnie du 5° Bataillon du 43° Régiment d'Infanterie de Ligne est décédé à l'Hôpital de Calais le 11 Février 1814 (ci-joint, extrait de l'acte transcrit le 19 Avril 1814) :  

    "Aujourd'hui 19 Avril Mil huit cent Quatorze, Par-devant nous Officier d'État Civil de la commune de Fillé-Guécelard, canton de La Suze Département ..., Vu l'extrait de décès du Registre de la commune de Calais à nous adressé par Monsieur le Commissaire de Guerre de ladite commune de Calais et transcrit sur ce Registre comme il suit : Extrait mortuaire commune de Calais, hôpital militaire de Calais du Registre de décès dudit hôpital a été extrait ce qui suit : "Le Sieur Grosbois Joseph, Fusilier de la Première Compagnie du cinquième bataillon du 43° Régiment d'Infanterie de Ligne, âgé de 22 ans, natif de Fillé, canton de L....... est entré audit hôpital le seize du mois de Novembre Mil huit cent treize et est décédé le onze du mois de Février Mil huit cent quatorze des suites de diarrhées ... Signé Nous Commissaire de Guerre ...".

    Un soldat de la Garde Nationale, Valentin Choisnet, né à Saint-Sébastien près de Nantes, soldat de la troisième Compagnie du Premier Bataillon de la Garde Nationale Nantaise est venu mourir à Fillé le 13 Mai 1814 (ci-joint, extrait de l'acte transcrit le 14 Mai) :

    "Aujourd'hui, quatorze mai Mil Huit cent quatorze, par-devant nous Maire, Officier de l'État civil de la commune de Fillé-Guécelard, canton de .... dpt ... Ont comparu en cette Mairie, Jean Pinot, Laboureur âgé de c..... ans et Guillaume Duhoux, percepteur âgé de qu.... , tous deux de cette commune, lesquels m'ont déclaré que Valentin Choisnet, né à Saint-Sébastien, près de Nantes, département de Loire Inférieure, âgé de vingt six ans et demi suivant les déclarations qu'il nous a faites durant sa maladie, fils des défunts Maurice Choisnet Laboureur et Maire (illisible), soldat de la troisième Compagnie du Premier Bataillon de la Garde Nationale Nantaise est décédé d'hier soir, dix heures dans le domicile dudit Pinot aux Touches en cette commune. Les témoins présents qui ont signé avec nous le présent acte après que lecture leur ait été faite." 

    Un autre soldat de la Garde Nationale de la Sarthe, Protais Mauboussin, décédé le 3 Septembre 1814 à l'Hôpital civil de Lille (ci-joint, extrait de l'acte retranscrit le 27 Septembre 1814 :

    "Aujourd'hui, vingt sept septembre Mil Huit cent quatorze par-devant nous Maire, Officier de l'État Civil de la commune de Fillé-Guécelard, canton de L..., département ...., Vu l'extrait du décès du Registre de la commune de Lille, Département du Nord, à nous adressé par Monsieur l'Adjoint de ladite ville, l'extrait qui est fait l'an Mille huit cent quatorze, le cinq Mai à dix heures du matin, par-devant nous Louis Huvino de Bourghelle, adjoint au Maire de Lille faisant fonction d'Officier d'État civil, sont comparu Jean-Baptiste Gérard et François Des Fontaines, tous deux majeurs et infirmiers à l'Hôpital civil dit de R.. (illisible) en cette ville, ami de Protais Mauboussin, âgé de quarante ans, natif de Fillé, canton de La Suze, Département de la Sarthe, Garde National du Département de la Sarthe, entré audit hôpital le 28 Avril dernier où il est mort à la suite de fièvres lesquels comparants nous ont déclaré que ledit Mauboussin était décédé le trois du courant à 9 heures du soir et après lecture ils nous ont dit ne savoir écrire, était signé Louis Huvino pour extrait conforme...".

    Et notre liste s'allonge avec un autre Filléen, Pierre Hervé, du 25° Régiment de Ligne, décédé à l'Hôpital civil de Courtray  (Belgique) le 21 Décembre 1813 (ci-joint, extrait de l'acte retranscrit en Mairie le 27 Septembre 1814) :

    "Aujourd'hui, vingt sept septembre Mil Huit cent quatorze, par-devant nous Maire, Officier de l'État civil de la commune de Fillé-Guécelard, canton de La .... département de ..., vu l'extrait à nous adressé, le Commissaire des Guerres de la commune de Courtray, Hôpital civil de Courtray du Registre de décès dudit Hôpital a été extrait ce qui suit, le Sieur Hervé Pierre du 25° Régiment de Ligne, natif de Fillé-Guécelard, canton de L ....., Département de .... est entré audit hôpital le dix huit du mois de Novembre de l'an 1813 et y est décédé le vingt et un du mois de décembre 1813 par suite d'une fièvre. Je soussigné, Économe dudit hôpital certifie le présent extrait véritable et conforme au Registre dudit Hôpital. Fait à Courtray le 13 du mois d'avril 1814, signé. R.. Baert, Maire faisant fonctions de commissaire des Guerres chargé de la police de l'Hôpital de Courtray ...".

    Trois autres filléens (et cette liste n'est pas exhaustive) ont aussi fait partie des soldats du 1er Empire

    L'un est mort pendant la campagne de Russie le 7 Septembre 1812 à l'âge de 29 ans. Il s'agit de Jacques ALLINE, fils de Joseph et de Scholastique ALLINE, bordagers à Fillé. Jacques était l'aîné des enfants, il était né à Fillé le 22 Mars 1783 et il était voltigeur du 15° régiment d'infanterie légère.

    (source Généanet acte de décès du 30 Décembre 1815 de Fillé-Guécelard)

    Le second s'appelait André ALLINE, fils de René et d'Anne ALLINE, il était né à Fillé le 4 Juillet 1791. Il était fusilier au 108° Régiment de ligne, troisième bataillon et 3° compagnie et il est décédé à l'hôpital d'Hambourg le 5 Janvier 1814 à l'âge de 23 ans.

    (Source archives départementales en ligne - acte de décès de la Mairie de Fillé-Guécelard du 28 Décembre 1815 vu l'extrait de décès du registre de l'hôpital de Hambourg).

    Le troisième s'appelait Julien PICOULEAU, fils de René et d'Anne PICOULEAU. Il était né à Fillé le 14 Juin 1790 et il était voltigeur du 8° régiment de voltigeurs de la Garde. Entré à l'hôpital de Reims le 5 Mars 1814, il y est décédé le 30 par suite de fièvre (x).

    (source Généanet acte de décès du 13 Septembre 1814 de Chemiré-le-Gaudin)

    (x) Contrairement à toutes idées reçues, la première cause de mortalité dans les armées impériales n'était pas la mort sur les champs de bataille mais bien la fièvre car les soldats dormaient à même le sol enroulés dans leur manteau qu'il pleuve, qu'il neige ou qu'il vente . En effet pour être mobile, l'armée impériale ne disposait pas de tentes.

     

     

     

     

    Fillé-Guécelard sous le premier et le second empire.

     

    Ces morts des guerres napoléoniennes sont des morts glorieux tout comme ceux qui sont tombés en 70, en 14/18, 39/45 ... dans des guerres absurdes.

     

    Fillé-Guécelard sous le premier et le second empire.

    Le 4 Avril 1808, est décédé au Château du Gros Chesnay, Louis-Marie Daniel de Beauvais, âgé de 56 ans, fils de Louis-François Daniel de Beauvais et de Marthe Plumard de Rieux. Il était né au Mans, paroisse de Saint-Nicolas. (extrait du Registre d'État Civil en date du 4 Avril 1808 Co-signé par G. Duhoux, percepteur à Fillé, Pierre Héron et G. Tanchot, Maire).

     

    Fillé-Guécelard sous le premier et le second empire.

     

     

    lan cadastral napoléonien datant de 1810 de la commune de FILLÉ-GUÉCÉLARD




    Début 1812, le Maire est Monsieur Héron en remplacement de Monsieur Tanchot décédé et la commune de Fillé-Guécelard compte 907 habitants se décomposant comme suit :

    1.    HOMMES :                                 184
    2.    FEMMES  :                                  204  
    3.    GARCONS DE + DE 12 ANS :  117
    4.    FILLES DE + DE 12 ANS       :   109
    5.    GARCONS DE - DE 12 ANS :    160
    6.   FILLES DE - DE 12 ANS :           132

    SOIT UN TOTAL DE 906 AUQUEL IL EST AJOUTE UNE PERSONNE "DEFENSEUR DE LA PATRIE" CE QUI DONNE 907 HAB.

    Au recensement de 1810, on dénombre parmi la population active

    1. : un marchand (M. Urbain Bayse)
    2. : un prêtre desservant (M. Marin Gervais Gasselin) et un prêtre demissionnaire (M. Jacques Achard)
    3. : un boulanger (M. François Tanchot) il sera remplacé début 1815 par M. Pierre Héron)
    4. : sept tisserands (MM. Bouhours, Bertry, Chappelle, Jouin, Lemarchand, Ragot, Raguideau )
    5. : un régisseur-percepteur (M. Guillaume Duhoux)
    6. : 8 fermiers et une fermière
    7. : 12 vignerons (MM. Grandin, Guimier, Niepceron, Gaupuceau, Houdayer, Papin, Bouchet ...)
    8. : un tonnelier (M. Papin François) et un menuisier (M. René Niepceron)
    9. : 2 maréchaux (MM. Louis Denet et Jean Langellier)
    10. : 3 charrons (MM. Jean Carré, André Mautouchet et Jean Compain)
    11. : deux sabotiers (MM. Julien Donnet et Louis Bouhours)
    12. : trois aubergistes (MM. Moise Bouchet, René Quentin et André Raguideau) 
    13. : un maître de poste ( M. Jean Brador) et un auxiliaire de poste
    14. : un brigadier (M. Julien Robin) et trois gendarmes ( MM. Bodereau Etienne, Jean Hubert et Pierre-Sébastien Yvon)    (relais de poste de gendarmes à cheval de Guécelard)
    15. : deux voituriers (MM. Charles Poirier et Georges Jamin Fils)
    16. : deux postillons (MM.Joseph Dabouineau et Pierre Despres)
    17. : deux pontonniers (employés au bac) (MM René Vigneron et Georges Jamin Père)
    18. : deux meuniers (MM. Pierre Boucher et René Portier)
    19. : un garde du château
    20. : un pêcheur (M. Pierre Vigneron)
    21. : un giboyeur (M. Blot Michel)
    22. : trois cabaretiers dont celui de la Veuve Anne B. médiocrement tenu (MM. Pierre Blin et Georges Jamin)
    23. : deux maçons (MM. Mathurin Gautier et Jean Pageot)
    24. : trois tailleurs de pierre (MM. Jean Jamin, François Cottereau et Pierre Gautier)
    25. : un potier (M. Jean Jousse)
    26. : deux charpentiers (MM. François Gaupuceau et René Gaignon)
    27. : deux lingères (Mme Donné Jeanne et Charlotte Perrière)
    28. : 8 cultivateurs
    29. : 36 bordagers
    30. : 12 laboureurs
    31. : 96 journaliers
    32. : 24 fileuses (Veuves Porcher, Tansorier, Routler, Mme Julienne Gypteau, Anne Allain, Renée Blin, Bouchet,...etc)
    33. : un tailleur (M. Jean Lenoir)
    34. : une tailleuse (Mme Michelle Tetu
    35. : un garde-champêtre (M. Jacques Pottier)
    36.  : un cantonnier (M. Pierre Beucher)
    37. : deux scieurs de long (MM. René et Jacques Thuault).

     

     

    Dans ce chiffre de 907 habitants, on dénombre - hélas - 63 indigents dont certains sont des indigents infirmes. Ce chiffre énorme démontre bien que la pauvreté était très répandue dans nos campagnes sous l'Ancien Régime, comme dans les villes d'ailleurs.

     

     

    Fillé-Guécelard sous le premier et le second empire.

     

    f3.highres

    En 1820, la Société Royale des Arts du Mans publie l'analyse des travaux sur la Sarthe et donne l'appréciation des ouvrages réalisés à la sortie des portes de Fillé, de la Beunêche et de Roezé avec les réparations des chaussées auxdits moulins.

     

     

     

     

     

    appréciation des ouvrages

     

    Source Gallica.Bnf.fr Bibliothèque Nationale de France

    Ces deux  vues sont la propriété de BNF,Fr Bibliothèque Nationale de France, Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet ainsi que Tout commentaire ou copie partielle de cet article sur autre blog Merci,

     

    La duchesse d'Angoulême passe par Fillé-Guécélard pour descendre à Bordeaux où des festivités sont programmées mais Napoléon fera "capoter" son voyage puisqu'il en reprend pour cent jours de pouvoir mais, à nouveau, elle repasse à Fillé en Août 1823. La fille de Louis XVI, seule survivante de la révolution reçoit un hommage appuyé : des arcs de triomphe, des flonflons et des discours sont prononcés...

     

    Capture


    Ce paragraphe concernant la Duchesse d'Angoulême est extrait des Données chronologiques sur l'histoire de Fillé sur sarthe remises par Pierre Gouet au Maire de Fillé (Pierre Gouet 2005/2006).

    illustration sur livre d'histoire de la classe de 4° des Cours Complémentaires

    septembre 1959
    de E. Personne et P. Ménard des Editions Fernand Nathan.


    Portrait de Marie-Thérèse Charlotte, Duchesse d'Angoulême, "l'Orpheline du Temple" (1778-1851) peinte par Antoine-Jean Gros.

    A Paris, en juillet 1830, après une agitation parlementaire et sociale, des émeutes se transforment en une révolution républicaine , la population se soulève et se sera les 26/27/28 Juillet 1830 que l'on va appeler "les trois glorieuses". Celles-ci vont déboucher sur la Monarchie de "Juillet" car le roi Charles X étant en fuite, la branche des Bourbons succède à la Maison d'Orléans et Louis-Philippe 1er est proclamé non plus roi de France mais "roi des Français". Le drapeau tricolore, hautement symbolique est hissé sur le toit de l'Hôtel de Ville par les insurgés et cet emblème est adopté par le nouveau roi. Mais, rapidement, les activistes républicains seront déçus par les premiers pas de la nouvelle monarchie "bourgeoise" et de nouvelles émeutes vont secouer sporadiquement le pays, émeutes immortalisées dans le roman historique de Victor Hugo LES MISÉRABLES où Gavroche meurt sur les barricades.
     

    Fillé-Guécelard sous le premier et le second Empire

     

    La Communauté des Sœurs de la Charité d'Evron établie à Conneré dépose un dossier de fondation de l'Etablissement à Fillé-Guécelard entre 1837 et 1839.

     

     

     
     

     

     

     

    Fillé-Guécelard sous le premier et le second Empire

     

    Dans le journal des Lois, Décrets, Ordonnances, règlements et avis du Conseil d'Etat paru en 1835, il est fait mention que Madame Veuve de SAINT-VICTOR a fait un don aux pauvres de Fillé-Guécelard, en son nom et au nom de ses neveux.

     

    Fillé-Guécelard sous le premier et le second Empire

    Fillé-Guécelard sous le premier et le second Empire

     

    Le 3 Janvier 1836, Monsieur TROUVÉ François est désigné maire de FILLÉ-GUÉCÉLARD en remplacement de Monsieur RAGUIDEAU.  
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    Par arrêté du 28 Juin 1837, des Comices agricoles sont institués. Ils sont au nombre de douze répartis dans tous les cantons dont un pour le canton de Loué et de la Suze.
     
     
    "Ces comices ont pour but d'établir des rapports fréquents entre les agriculteurs d'une même contrée ; de leur donner ainsi les moyens de conférer sur les meilleures méthodes de culture, pour les mettre ou les faire mettre ensuite en pratique et constater les résultats obtenus ; d'aider à l'introduction des procédés et des instruments aratoires perfectionnés, d'améliorer l'éducation des bestiaux ; enfin, de faire prospérer autant que possible, par des exemples, des préceptes et surtout par des encouragements qu'ils seront amenés à proposer, et même à décerner, dans certains cas, aux cultivateurs, aux valets de ferme, etc...".  
     
    Source : Bulletin de la Société d'agriculture, des sciences et des arts de la Sarthe1950 - BNF.fr Gallica
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    Le 18 Mars 1838, la grêle et l'ouragan ont sévi dans le sud du département et principalement dans le canton de la Suze et au Mans. Il y eu cinq nuages distincts mais un seul de ces nuages a frappé l'attention d'une manière toute particulière : c'est celui qui a causé tant de dégâts dans la ville du Mans.La grêle est tombée avec une intensité croissante depuis La Suze jusqu'au Mans, elle a principalement sévi dans les quartiers du Pré et de Saint-Vincent.   A cela s'est ajouté un vent d'une rare violence. L'intensité du vent a été au maximum à la Suze, c'est-à-dire au point de départ, et à Savigné l'Evêque où le nuage a bifurqué.   Le long du canal de Fillé à Roëzé, un wagon chargé d'un demi-mètre cube de pierres a été poussé par le vent sur une longueur de 900 mètres  ; il a parcouru 800 mètres en palier et s'est élevé ensuite sur une longueur de 100 mètres sur une rampe de 0,05 m. par mètre.
     

    extrait du Bulletin de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de la Sarthe - 1857 - BNF.fr Gallica.

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    En 1841, Madame de Saint-Victor, héritière du Gros Chesnay, fait donation de la maison du port (devenu par la suite bâtiment provisoire de l'église lors du bombardement de 1944 puis encore récemment cantine) à la Fabrique de la paroisse de Fillé. Elle décède en 1844 et le château ainsi que les terres du Gros Chesnay furent achetés par Joseph-Marie OUVRARD de LINIERES qui sera conseiller général de la Sarthe et Maire de FILLÉ GUÉCÉLARD.

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    En 1841, douze sarcophages, en pierres, ont été découverts près de la Beunèche dont celui d'un enfant.

    Source : Le Guide du voyageur au Mans et dans le Département de la Sarthe pour 1861 par F. Legeay - BNF.fr Gallica

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    Le 2 Février 1843, Monsieur RAGOT est nommé nouveau maire de la commune, ses adjoints sont Messieurs LIVACHE et FLEURY. L'automne suivant voit aborder la rémunération du garde champêtre.

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    ci-après, extrait du Guide Pittoresque du Voyageur en France datant de 1838 (extrait BNF Gallica livres et revues) précisant que Fillé et Guécelard est une jolie commune située à 3 lieues 1/4 du Mans et sur lequel se trouve le château de Buffe dont la Sarthe baigne les murailles et en vis-à-vis le château du Gros-Chesnay.   Source Gallica.Bnf.fr Bibliothèque Nationale de France     Le mur qui délimitait le cimetière est démoli et il est aménagé une place plantée de tilleuls.

    extrait des Données chronologiques remises par Monsieur Pierre Gouet au Maire de Fillé (Pierre Gouet 2005/2006).

     
     
     

     la place plantée de tilleuls ...
     

    Madame de Saint-Victor, dernière occupante du château du Gros Chesnay décède en 1844. 

    Dans un extrait du JOURNAL DES DÉBATS POLITIQUES ET LITTÉRAIRES en date du 11 Juillet 1844, nous apprenons que "la Belle Terre" du Gros Chesnay est à vendre. En effet, Maitre RAGOT notaire au MANS publie une notification signalant la mise en vente du château avec ses terres avec7 métairies, 6 bordages et 2 moulins à eau ; le tout pour 920 000 Frs mais il est précisé tout de même que cette propriété conviendrait à un riche propriétaire ou des spéculateurs qui pourraient facilement la diviser (voir l'article joint uqi figurait à la page 4 dudit journal.

     

    Fillé-Guécelard sous le premier et le second Empire

    extrait du Journal des Débats Politiques et Littéraires du 11 Juillet 1844 - Source : BNF.Gallica

    Le château et la terre du Gros Chesnay furent finalement achetés peu après par Monsieur-Joseph-Marie OUVRARD DE LINIERE, chevalier de la Légion d'Honneur. Son père, Monsieur de LINIERES, maire de Saint-Saturnin en 1807, officier de la Chambre du Roi décède après 47 ans de service en 1824 et laisse deux fils. L'aîné, Joseph Marie Ouvrard de LINIERES, né en 1790 au MANS, élève de l'Ecole Impériale militaire de Fontainebleau, fit les campagnes de l'empire et devient officier de la Garde Royale, Chevalier de la Légion d'Honneur, décoré de l'ordre du Lys et médaillé de Sainte-Hélène. Il a épousé en 1818 à SAINTE-CROIX-LES-LE-MANS, Emilie Garnier du Bourgneuf. Ils possèdent donc la terre et le château du Gros Chesnay en 1844 et Joseph-Marie OUVRARD de LINIERES devient Maire de Fillé-Guécelard en 1850, puis conseiller général de Département(*). Il décède en 1863.


    Le 15 Février 1848, dans un manifeste sentiment pédagogique, le Conseil Municipal de FILLÉ présidé par Monsieur RAGOT décide d'acheter des poids et mesures pour mettre sous les yeux des enfants des écoles.   Le 30 Mai 1848, le conseil municipal constate que :   - le nombre d'élèves fréquentant l'école communale est de 24 alors que le nombre d'enfants en âge d'y aller est de 45 ; - le nombre de familles en état de payer l'instruction est de 20 et celui des familles indigentes de 25 ; - le produit de la rétribution mensuelle est de 200 francs alors que la contribution annuelle a été fixée à 1,50 francs.  

    En ce qui concerne ces deux derniers paragraphes relatif aux écoles, il est extrait des Données chronologiques remises par Monsieur Pierre Gouet au Maire de Fillé (Pierre Gouet 2005/2006).

     

    La Révolution Française de 1848 est la seconde révolution française du XIX° siècle ; elle se déroule à PARIS les 23, 24 et 25 Février 1848. Sous l'impulsion des libéraux et des républicains hostiles à la Monarchie de Juillet, Paris se soulève et une fusillade éclate. Louis-Philippe est contraint d'abdiquer en faveur de son petit-fils. Les révolutionnaires mettent en place un gouvernement provisoire républicain supprimant ainsi la Monarchie de Juillet et créant ainsi la deuxième république le 25 Février 1848. Le 10 Décembre 1848, le futur Napoléon III, neveu de Napoléon 1er, est le premier président de la République Française élu au suffrage universel masculin.


    En 1851 eut lieu la reconstruction du presbytère détruit définitivement en 1944 reconstruit ensuite au-delà de l'église plus près du pont de la Sarthe.
     

    Par décision du 19 Décembre 1853, par arrêté municipal, Monsieur Ouvrard de LINIERES interdit la mendicité sur tout le territoire du village.  

    En ce qui concerne ce dernier paragraphe relatif à l'interdiction de mendicité, il est extrait des Données chronologiques remises par Monsieur Pierre Gouet au Maire de Fillé (Pierre Gouet 2005/2006).

     

    Une plaque en fonte apposée encore jusqu'à la fin 2007 existait sur le mur de la Mairie, à l'angle de la rue du canal où il était stipulé : "COMMUNE DE FILLE-GUECELARD, LA MENDICITE EST INTERDITE SUR TOUT LE TERRITOIRE DE LA COMMUNE". Cette plaque a malheureusement disparu : volée par des énergumènes de notre société actuelle.
     

     

     

     

    En 1854, le système hydrographique de la vallée de l'Huisne fut le berceau de l'épidémie de 1854 de dysentérie.

    "De larges excavations remplies d'herbes marécageuses sont desséchées, et les plantes pourries entrent en fermentation. Pendant le jour, la chaleur maintient ces miasmes putrides en dissolution dans l'air..." "L'épidémie dysentérique, après être restée longtemps concentrée dans la vallée de l'Huisne, son foyer, s'étendit dans la ville du Mans..." "Le rayon de l'épidémie s'étendit rapidement dans les communes de Mulsanne, Moncé-en-Belin, Spay, Allonnes, Ruaudin, Changé, Yvré-l'Evêque, Champagné, Savigné, Sargé, Château-du-Loir, Guécelard, La Bazoge, La Milesse, Chemiré-le-Gaudin, Rouillon, Fillé, la Suze..." "On doit observer que dans la plupart des communes, la durée de l'épidémie n'a été que de trois ou quatre semaines tandis qu'à Pontlieue qui a été la commune la plus maltraitée, l'épidémie s'est maintenue dans toute sa violence du début jusqu'à la fin. On y a compté jusqu'à 15 décès dans un seul jour sur une population totale de 3000 habitants et le trentième de la population de cette commune a été enlevé en moins de trois mois (dont tous les nourrissons de moins d'un an)..."   L'épidémie s'est déclarée dans les circonstances de chaleur excessive des mois de juillet et août 1854 mais la période la plus désastreuse fut le milieu du mois d'Octobre 1854".

      extraits du bulletin de la Société d'Agriculture, sciences et arts de la Sarthe - 1855 - BNF.fr GALLICA   Dans l'Almanach Impérial paru en 1859, il est mentionné que Monsieur OUVRARD DE LINIERES, Maire de Fillé-Guécelard fait partie de la composition du Conseil Général du Département de la Sarthe.      

    f1.highres

     

    ouvrard de Linières

     

    Source Gallica.Bnf.fr Bibliothèque Nationale de France.

     

     

     

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  • Paragraphe précédent : réunion dans la campagne suzeraine en juin 1989 d'une classe du Collège TROUVE-CHAUVEL de la SUZE autour du thème "les cahiers de Doléances" et notamment ceux de la paroisse de Fillé.

     

    Plaintes et doléances de la paroisse de Fillé.

     

    ci-dessus, plan de la section de Guécelard, à droite la Lande du Bourray .

     

     

     

    Déjà en 1769 : la révolte des croquants c'est la lande du Bourray où les habitants pauvres de FILLÉ avaient coutume de se réunir comme ceux de Guécelard, Roezé et Parigné le Polin, d'aller faire paître leur bétail dans les prés de la Lande et se révoltent, révolte qui présage les cahiers de doléances..

     

    En trois ans, le prix de la livre de pain est passé de 1 sol 3 deniers à 3 sols 8 deniers voire 4 sous tandis que dans le même temps le salaire d'un maçon n'a pas bougé et que le salaire moyen d'un ouvrier est de 30 à 40 sous par jour.
     

     

     

     

     

    Plaintes et doléances de la paroisse de Fillé.

    En 1771, l'église médiévale de St-Martin de Vertou subit un incendie : celle-ci est refaite à partir de la structure ancienne conservée.

     

    1. En Juin 1777, un recensement cadastral est établi : il s'agit plutôt d'une estimation du produit annuel des biens de la paroisse de FILLÉ et de GUÉCELARD pour parvenir à l'égalité et à la proportionnalité des impôts et notamment dans le calcul de la Taille. Ce document fait état de la propriété, de l'exploitation et de la composition des biens dans les détails de tout ce qui appartient, d'une part à l'Église, aux Nobles et aux plus riches.

     

     

     

    Ce dernier paragraphe "En juin 1777... plus riches" est extrait des Données chronologiques sur l'histoire de Fillé sur sarthe remises par Pierre Gouet au Maire de Fillé( P. Gouet 2005/2006).

     

     

     

    A la même époque (1777) le Chanoine Le Paige écrit de Fillé dans un ouvrage qu'il dédie au frère du Roi :
    "le sol produit du bon seigle, de l'avoine et du carabin ; il y a des vignes dont le vin est médiocre, le rouge n'est pas mauvais. Il y a à Fillé beaucoup de landes".

     

    En Juin 1787, le bail de la ferme du Gros Chesnay établit une bonne fois au Métayer qu'il doit fournir chaque année une charge de froment, une charge de seigle et une charge d'avoine : mesure du Mans comble ou ras le bois mesure de la Suze rendues dans les greniers du château de Buffes.

     

    1789 L'abbé ACHARD est curé de la paroisse de FILLÉ et de GUÉCELARD.

     

    Monsieur Louis-Marie DANIEL DE BEAUVAIS assista à l'assemblée de la Noblesse du Maine, il y représenta Madame Veuve DANIEL DE BEAUVAIS, dame du Gros Chesnay.

     

    Convoqués au son de la cloche, les habitants assemblés établissaient sous la conduite du Syndic Pierre Héron le cahier des plaintes et doléances de la paroisse de FILLÉ. On le remarque bien que tout se passe encore sous la conduite de l'église. C'est au son de cloche que les habitants bien ancrés dans leurs réflexes réagissent. Le cahier est établi au nom de la paroisse de FILLÉ qui semble agir ainsi en ce milieu simple et rural et peu touché par les évènements parisiens pour le compte de l'esprit de justice et de liberté et contre les grands dérèglements qui ont trouvé leur source dans la féodalité. Combat fratricide qui sera contre productif tant pour l'un comme pour l'autre. 

     

    Les nobles comme les tenants de l'église seront soit contraints d'épouser les principes révolutionnaires ou de baisser les bras, soit encore de s'enfuir pour jouer ensuite la revanche avec la chouannerie.

     

    Paragraphes en italique et en lettres bleues extraits des Données Chronologiques Pierre Gouet 2005-2006.

     

    Ainsi, les cahiers de doléances sont des registres dans lesquels les assemblées chargées d'élire les députés aux états-généraux notaient vœux et doléances, les plus notoires restent, bien sûr, ceux de 1789. Non seulement les trois ordres (clergé, noblesse, tiers état) sont appelés à élire leurs députés mais encore tout le peuple du royaume est-il invité à rédiger des "cahiers de doléances, plaintes et remontrances" dont les synthèses seront portés au roi par les députés de chaque sénéchaussée. Dans le Maine, la sénéchaussée principale était celle du Mans avec 16 000 habitants.

    La rédaction de ces cahiers débutait dans les villages et les paroisses avec la rédaction des "cahiers de paroisse". Ainsi, la paroisse de FILLÉ rédigea son CAHIER DE
    DOLÉANCES :

     

    Voici le texte signé par ceux qui savaient lire et signer... mais la basse couche de la population, les journaliers, les jeunes adultes, les pauvres paysans ou métayers entendaient ces "sages" évoquer dans leur patois ce qui leur semblait libérateur... Ils ne pouvaient donc qu'y souscrire.

     

    (extraits des Données Chronologiques de Pierre Gouet - 2005-2006).

     

    Plaintes et doléances de la paroisse de Fillé. Extrait cahier de doléances Fillé

     

    document personnel (archives départementales).


    traduction de la page :



    PLAINTES ET DOLÉANCES DE LA PAROISSE DE FILLÉ, SÉNÉCHAUSSÉE DU MANS



    Aujourd'hui, 8 Mars 1789, les habitants assemblés au son de la cloche par leur syndic, d'après les ordres qui lui ont été signifiés de la part du Roy :



    Demandent :

     


    1°) Qu' il ne soit dorénavant établi d'impôt que du consentement des

    états généraux les quels soyent assemblés tous les cinq ans au

    moins



    2°) Que les ministres du Roy soyent responsables de l'argent qui leur

    sera confié.



    3°) Que toutes les impositions soyent réparties sur chaque citoien à

    proportion de son bien, qu'il n'y ait plus de privilèges pécuniaires et

    d'exemptions, que le clergé la noblesse et le Tiers Etat soyent tous

    assimilés dans la juste répartition des impôts.



    4°) L'abolition des droist de franc fief qui rapportes peu au Roy et est

    très onéreux au tiers état par les exactions qui s'y comettes.



    5°) Que la taille soit abolie et remplacée par l'impost territorial, mais

    si les circonstances l'empeschent, que la taille ne soit plus arbitraire,

    mais réelle et estimée dans la juste proportion des biens, afin que

    chaque habitant sache ce qu'il doit payer et ne soit plus la victime du

    caprice ou de la vengeance d'un collecteur.



    6°) Que la gabelle soit abolie comme onéreuse et criante, mais si les

    circonstances forcent les Etats Généraux de la conservé, que le prix

    du sel soit modéré celui de 13... La livre que la paroisse paye est

    exorbitante et écrase la classe du peuple.

    7° Que les aides qui coûtent beaucoup de frais soyent (*) supprimées ou comprises dans l'impôt

    territorial. Si les États Généraux sont obligés par les circonstances de les conserver, on demande

    que les droits en soient modérés, répartis en proportion de la qualité du vin. Il est injuste que

    toutes espèces de vin paye également le pauvre qui consomme celuy (*) de la moindre espèce en est 

    surchargé.

    8° Le droit de contrôle est onéreux par les demandes exorbitantes des contrôleurs, les habitants

    de la campagne peu instruits ne peuvent se défendre contre leurs exactions ; on demande que les

    droits soyent (*) modérés et simplifiés qu'il soit dressé un tarif aisé à comprendre et qui ne donne

    pas lieu à des interprétations arbitraires, la plupart des habitants veccès (sic) ne font plus de

    contracts (*) de mariage.

    9° Que personne ne soit exempt de l'imposition pour les chemins servant au clergé et à la Noblesse,

    il n'est pas juste que le Tiers État les payent seuls.

    10° La milice, telles qu'elles se tire, désole les campagnes, enlève à l'agriculture des bras utiles et fait 

    marcher à la guerre des hommes malgré eux, on demande de donner au tirage de milice, qui tombe

    sur le pauvre peuple, un otre (*) qui ne soit pas si onéreuse.

    11° Les féodistes (*) des seigneurs font souvent des exactions sur les gens de la campagne, on demande

    qu'il soit dressé un tarif modéré de leurs droits, que les charges d'huissiers priseurs dans les campagnes

    soyent (*) supprimées , étant une surcharge pour le peuple et une diminution d'émoluments pour les

    notaires dont les charges mentenant (*) rapporte très peu et ne sont pas suffisantes pour récompenser

    des gens instruits, un bon notaire est pour les habitants de la campagne un homme précieux.

    12° On demande une réformation dans les frais de justice qui ruine les plaideurs, une augmentation de

    pouvoir aux présidiaux pour juger en dernier résort (*) d'une somme plus forte qu'on ne le fait.

    13° Qu'il y ait sur les entrées des villes moins d'exactions et qu'on ne paye pas double billette.

    14° Empêcher les pauvres vagabonds de mendier, établir dans les paroisses des bureaux de charité,

    des secours, des sœurs de charité pour soigner les malades, instruire les jeunes filles qui devenant

    mères sont chargées de l'éducation de leurs enfants. Les biens n'ont été donnés à l'église que pour

    le soulagement des malheureux, et ceux qu'elle a dans chaque paroisse devraient estre (*) imposés 

    pour y faire des établissements utiles.

    15° Les dixmes (*) ont été accordées pour le culte divin. Les chapitre et maisons religieuses en

    possèdent la plus grande partie et laissent très peu aux pasteurs pour vivre et pour soulager

    les pauvres. Les habitants, pour avoir une seconde messe, son ont (sic) obligés de payer un vicaire,

    lequel pour subsister demande à chaque habitant une rétribution sous le nom de glanne. (*)

    Cettes questes (*) indécentes pour un ecclésiastique augmentent les charges de la paroisse. La

    sacristie est dans le même cas. On demande que les dixmes soyent (*) remises en leur état primitif,

    qu'elles soyent (*) rendues aux curés en au soulagement des vicaires et que les droits curiaux pour

    les enterrements, mariages et baptêmes soyent (*) abolis. Les choses saintes de la religion ne doivent

    pas de donner à prix d'argent, et c'est une surcharge pour le pauvre peuple.

     

    Les dits habitants assemblés ont nommé René Trouvé, Pierre Grosbois pour estres (*) leurs

    représentants à l'Assemblée du Mans, leur donnant plein pouvoir d'élire ceux qui doivent les

    représenter aux États Généraux et les ont chargés de représenter le présent cahier de leurs

    plaintes et doléances. En foi de quoy (*) ceux qui savent écrire ont signés,

     

    SIGNÉ : F. Trouvé , F. Tanchot, René Blin, R. Trouvé, Pierre Gaupuceau,

    J. Tanchot, P. Grosbois, René Trouvé et P. Héron, procureur syndic.

     

    (SOURCE : Bibliothèque Universitaire du Mans - DROIT LETTRES)

    "CAHIERS DE PLAINTES ET DOLÉANCES DES PAROISSES DE LA PROVINCE DU MAINE POUR LES

    ÉTATS GÉNÉRAUX DE 1789"

    (PUBLICATIONS D’APRÈS LES ORIGINAUX A. BELLÉE ET V. DUCHEMIN aux Editions Monnoyer LE MANS 1887).  

     

     

    (*) retranscription textuelle de ce qui est rédigé dans le texte. 

     




    La GABELLE DU SEL : le principe général est le suivant : le sel fait l'objet d' un monopole royal. Il est entreposé dans les greniers à sel où la population l'achète déjà taxé. La Gabelle représente environ 6 % des revenus royaux.

    La TAILLE est un impôt direct de l'ancien régime français. La taille seigneuriale apparaît dans la deuxième moitié du XI° siècle. Elle a pour but de faire contribuer les communautés villageoises aux charges de la seigneurie en compensation de la protection accordée par le Seigneur.


     



     

    LES ÉMIGRÉS, LES CURÉS RÉFRACTAIRES ET LA CHOUANNERIE


     


    " De nombreux nobles sont mécontents de ce qu'ils considèrent comme une "capitulation royale". Beaucoup d'entre-eux quittent la France.

    Le 11 Juillet 1789, Monsieur de Vauguyon est arrêté sur le chemin de l'Angleterre. (extrait données chronologiques Pierre Gouet).

    Vent de panique, hurlements des femmes et des enfants, colère des hommes. Comment est née cette terreur qui a entraîné tant de violences incontrôlées dans le Perche, le Maine, l'Anjou et jusqu'au Poitou ?

    Jeudi 23, vendredi 24 juillet sont des jours fous. On apprend que le jeudi 23, le "jeudi fou" a été aussi un jeudi sanglant à Ballon où deux nobles ont été massacrés par une foule déchaînée : le seigneur de Roullée et son gendre le comte de Montesson (extraits de la Révolution numéro spécial de O.F. de 1989).  

     

    Dans le Bulletin d'Histoire Moderne et Contemporaine paru en 1912 et intitulé "LA RÉVOLUTION DANS LA SARTHE ET LES DÉPARTEMENTS VOISINS", dans le premier paragraphe concernant l'esprit public qui règnait dans le département de 1789 au 18 Brumaire An VIII, il est fait état d'un constat de Monsieur MAGUIN qui disait en parlant des habitants du canton de la Suze que "ces gens ne voient rien au-delà de ce qui les touche personnellement". Un jugement qui lui appartient mais qui est fort sévère envers une population à grande majorité de paysans miséreux. 

     

     

     

    Plaintes et doléances de la paroisse de Fillé.

     

    Déclaré bien national à la révolution, Adélaîde Victoire Daniel de Beauvais dont le père François Daniel de Beauvais a émigré, rachète le moulin de Fillé. A la mort de cette dernière, René Livache et son épouse Louise Poussin en font l'acquisition.

     

    Plaintes et doléances de la paroisse de Fillé.

    Le 16 Janvier 1790, adieu vieilles provinces, généralités, sénéchaussées et autres bailliages ! Adieu paroisses de l'Ancien Régime. La France nouvelle vient de se doter d'habits tout neufs : 83 départements regroupant justice, finances, religion et , chacune ayant un chef-lieu, des cantons et des communes dont les conseils seront élus au suffrage direct par les citoyens actifs.

    C'est un bouleversement total que nous apporte ce nouveau costume réalisé non sans peine, car les tailleurs étaient nombreux. Et chacun a essayé d'obtenir un morceau de tissu plus grand que celui du voisin ! Et puis, quand le découpage a été obtenu (décret du 14 décembre 1789), il a fallu donner un nom à chacun de ces départements. Le Maine sera coupé en deux : le bas-Maine formant le département de la Mayenne avec Laval comme chef-lieu et la partie orientale composant la Sarthe avec Le Mans. (extrait de LA RÉVOLUTION numéro spécial de O..F. 1989). 

    En 1790, an III, Guécelard est joint à Fillé sur les listes (Dictionnaire topographique de ma France ; dictionnaire topographique de la Sarthe comprenant les noms de lieux anciens et modernes par Eugène Vallée, publié par Robert Latouche 1950-52). Source Gallica-BNF    

    Cette année 1790 vit la cessation de l'utilisation du cimetière devant l'église de FILLÉ. Le nouveau (25 ares) se mit progressivement en place à partir de cette époque là.

     

     

    LUTTE CONTRE LES INONDATIONS

    En Octobre 1791, l'Assemblée Nationale légifère pour anéantir le monopole féodal de l'eau "Nul ne peut inonder l'héritage de son voisin sans payer d'indemnité".

    En décembre 1793, la Convention vote une loi en faveur de l'asséchement des étangs afin de gagner des surfaces agricoles sur les zones inondables et d'enrayer la misère.

     

     

     

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    http://fillesursarthe.kazeo.com/             (FILLÉ SUR SARTHE)

    http://filleavantrevolution.kazeo.com/    (FILLÉ AVANT LA RÉVOLUTION)

    http://filleapreseparation.kazeo.com/     (FILLÉ SUR SARTHE APRÈS SÉPARATION)

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    Guécelard : le centre bourg

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